« De faire du graphisme mon métier, c’est prendre part à l’affirmation de ma région dans sa diversité et sa singularité, c’est aussi de proposer un langage visuel pouvant faire du graphisme un vecteur de l’identité bretonne, au même titre que peuvent l’être aujourd’hui la musique, la littérature ou le théâtre, et comme furent en d’autres temps l’architecture ou le mobilier. »

Après des études à l’école des Beaux Arts de Nantes puis à l’école nationale des Beaux Arts de Wroclaw en Pologne, Fañch Le Henaff – graphiste indépendant de Locronan – a choisi de réaliser des affiches essentiellement relatives à la vie culturelle et sociale de la Bretagne, afin dit-il « d’être en exposition permanente » …mais cela n’empêche pas ses affiches de circuler à travers le monde ! De Douarnenez à Tokyo en passant par Paris, Bruxelles, Varsovie, Montréal ou New-York … On peut en retrouver bon nombre dans les principaux musées bretons : Rennes, Nantes, Quimper…

Le film s’ouvre sur l’exposition que lui consacra la ville de Douarnenez, fin 2006 : une rétrospective d’affiches retraçant 20 ans de carrière, doublée d’une commande de création autour du caractère brito. Puis nous visitons son atelier à Locronan, et l'accompaganons à l’abbaye de Landévennec, au Port-Musée de Douarnenez, …

Mais c’est à Wroclaw – en Pologne – que le documentaire s’attarde, à l’occasion d’une autre exposition ; et ce pour une séquence symboliquement importante. Fañch Le Henaff a ramené de ses études en Pologne une réalité poétique du quotidien et un engagement humaniste qui le caractérisent en premier lieu. Il y a forgé quelques solides amitiés aussi, et, à travers elles, jeté un véritable pont artistique entre la Pologne et la Bretagne. En retour, une grande galerie de Wroclaw lui a consacré l’an dernier une exposition et la ville l’a accueilli pour une conférence à l’Académie des Beaux-Arts (consécration au pays de l’affiche !), autour de ses recherches typographiques du fameux caractère brito .

A cette occasion nous le retrouvons en compagnie des affichistes polonais Pawel Pawlak et Barbara Kaczmarek, qu’il connut lors de ses études en Pologne et qu’il a fait ensuite venir régulièrement exposer en Bretagne (Pawel Pawlak – illustrateur de renom – a d’ailleurs travaillé à plusieurs reprises depuis pour l’édition bretonne) ; le film recueille par ailleurs le témoignage de la galeriste Grazyna Deryng, qui a choisi de l’exposer dans sa galerie d’art contemporain.